Le cinq-cinq

De toutes les matières enseignées durant mon cursus scolaire, celle qui m’a le plus marqué fût l’histoire. Il faut dire que j’ai quasiment toujours eu des professeurs passionnés et peu regardant quant à leur masse de travail. En cinquième, mon professeur d’histoire / géographie s’appelait monsieur Antoniol. Un sacré phénomène caché derrière sa barbe grise et son sac en cuir transportant une odeur de musée.

Sa spécialité était le cinq-cinq : une interrogation écrite sur un quart de feuille, 5 questions, 5 minutes, 5 points. Vu qu’on avait droit au cinq-cinq à chaque début de cours, inutile de dire que tout le monde révisait ses leçons avant de venir. Les questions étaient pour la plupart du temps improvisées, en parcourant le cahier d’un élève pris au hasard. Cerise sur le gâteau, on avait droit aux réponses après avoir rendu les feuilles donc on en devinait nous-même les notes !

Au final, le système était entrainant : les élèves se prenaient au jeu, avaient droit à l’erreur et pouvaient se rattraper. Mais 5 questions ça signifie aussi bien connaitre sa leçon sous peine de passer à côté du détail fatal. En parlant de question, celle-là avait marqué tous les garçons de la classe : qu’est-ce qu’une verge ?. Les idées mal placées en feraient presque oublier qu’il s’agissait d’un instrument de châtiment.

Un prof, une méthode. Bonne ou mauvaise, il faut composer avec.