☕️ Journal : Dématérialisation ou désintermédiation ?

Une question avait été posée à l’équipe dont je faisais partie, alors que je travaillais sur un projet d’algorithmes éditoriaux : est-ce que ces algorithmes vont emmener à la suppression de postes ?

Sur le coup, je n’ai pas compris la question : ce n’était pas notre intention, bien au contraire : on était là pour créer de meilleurs outils, des outils qui font gagner du temps.

En 2018, j’ai réalisé que les outils qui font gagner du temps font gagner de l’argent — la polysémie du mot cache une économie d’argent et/ou une création de capital — et que si l’outil informatique permet à 1 personne de réaliser la même quantité de travail que 3 personnes, alors la deuxième économie qui se réalise est celle des 2 personnes.

J’entends beaucoup parler de dématérialisation des services publics : une action administrative se réalisera en ligne. L’astérisque ne dit pas si le service physique, postal ou téléphonique sera maintenu dans le processus de dématérialisation.

Du coup je range cette esbroufe dans 2 catégories :

  • la désintermédiation : lorsque le service numérique met à distance le public du service — le public qui a un problème, le public qui ne rentre pas dans les cases, le public qui a des difficultés avec le numérique, etc. (ça se compte en millions de personnes) ;
  • la dématérialisation : lorsque le service numérique est ajouté en complément au service physique, qu’il réduit les efforts des privilégié·es et maintient une qualité d’accès égale sinon meilleure grâce à une meilleure disponibilité des agent·es.

Le nombre d’illectré·es augmente à simple coup de SMS.

Et bientôt, utiliser un feature phone pour protéger sa vie privée et son temps de consommation d’écrans créera davantage d’illectré·es, si les fréquences 2G sont réaffectées.