☕️ Journal : Deuxième "premier" rendez-vous chez l'urologue pour une vasectomie

Rappel des épisodes précédents :

  1. Mi-mars : je demande à un médecin généraliste une ordonnance pour prendre rendez-vous avec urologue pour causer vasectomierefus ;
  2. Fin avril : j’obtiens une ordonnance chez ma médecin généraliste (qui était listée sur une liste de praticien‧nes de santé safe d’un groupe féministe local — tellement merci !) ;
  3. Mi-septembre : un urologue de Crest me reçoit et tourne court à ma demande de vasectomie quand il apprend que je suis nulliparerefus ;
  4. Mi-octobre : j’obtiens une nouvelle ordonnance pour retourner voir un urologue — cette fois elle me recommande un urologue du Centre Hospitalier de Valence (30km) ;
  5. Fin décembre (maintenant) : un second urologue me reçoit. C’est l’objet de cette entrée de journal.

Le premier “bonjour” dans la salle d’attente — le premier contact — était doux et accueillant. J’avais l’impression d’arriver en territoire sécurisant.

J’avais indiqué dès la demande de prise de rendez-vous que j’étais nullipare (ça se dit pour les hommes cisgenres ?), pour être refoulé à l’entrée plutôt qu’après 3 mois d’attente de rendez-vous.

Il se demande pourquoi je viens le voir, compte tenu que j’ai déjà rendu visite à un de ses collègues en septembre. Je lui explique. Il ne commente pas. Pas de réaction de surprise.

Je lui demande quels sont les types d’opérations possibles : section du canal, nœud ou bouchons. Il me dit qu’en France on pratique surtout la section du canal qui relie les testicules à l’urètre. Ça se fait en chirurgie ambulatoire — on rentre le matin, on ressort l’aprem. Anesthésie générale. Opération d’une durée d’une vingtaine de minutes. Pas de sport pendant une semaine — ça tirerait sur les cicatrices, et les multiples vaisseaux sanguins hyper fins qui se déchireraient à nouveau. Plutôt pratique de coder depuis le fond du lit.

On se reverra dans 4 mois (~ avril 2022), pour savoir si oui ou non on procède à l’opération. On prendra alors rendez-vous en chirurgie en fonction. Sachant qu’en ce moment, l’Autorité Régionale de Santé (ARS) a fermé le service chirurgie pour laisser de la place aux réanimations Covid… dans un hôpital qui ne pratique pas les réanimations Covid 🙃

Ensuite on se reverra 3 mois après l’intervention chirurgicale (~ juillet/août 2022) pour un spermogramme, histoire de vérifier que l’effet recherché est atteint (aka, ne plus pouvoir fertiliser d’ovocyte).

Il explicite le fait qu’il n’y a pas d’effets secondaires connus (pas de perte de libido, pas de changement hormonal, pas d’infection, pas de douleur fantôme, etc.).

Il s’intéresse à ce qui me motive dans cette démarche. Si ma compagne actuelle est alignée sur cette décision. Je lui indique que j’ai davantage à cœur d’explorer un autre type de parentalité, que je ne ressens pas le besoin d’être père biologique, que je n’ai pas envie d’être père à plein temps. Je compte profiter de ce délai de réflexion pour ancrer cette décision dans le réel, et discuter des implications avec Noémie — qui oscille entre vouloir et ne pas vouloir d’enfant.

C’était la première fois que je me mettais (littéralement) à nu devant un médecin (post-puberté), pour un toucher des testicules. J’étais agréablement surpris de ne pas être gêné. C’était plutôt sympa ce mini-massage !

J’apprends que les anglo-saxons pratiquent davantage la vasectomie que “nous”. Je m’en étonne. Il se l’explique par le fait que leur système de santé rembourse moins les pilules pour femmes cisgenres, ainsi que les stérilets.


Je découvre le CECOS, qui semble être le type d’institution en charge de la cryogénisation des spermatozoïde (entre autre).

Le parcours semble plus compliqué que pour la vasectomie :

  1. Je dois prendre rendez-vous avec un·e psychiatre du centre (au plus près : à Lyon ou Grenoble)…
  2. Qui autorise ou non la cryogénisation…
  3. Si les analyses sanguines et virales réalisées au préalables le permettent aussi.

J’apprends avec surprise que la cryogénisation des spermatozoïdes est remboursée par la sécurité sociale+mutuelle de santé. Je m’attendais à ce que ça coûte, cher.

Ça ouvre la porte à considérer cette option.
Je remercie notre système de santé de nous offrir ce choix.