☕️ Journal : Colonialisme et frontières

Pendant le co-voiturage de la mort, j’ai pu constater une nouvelle fois les concepts de Nation et de Colonialisme — « cette île ne serait rien sans nous » (et justifie au passage les actes qui ne sont pas moraux).

Je m’interrogeais : si on remonte « jusqu’au début », la France aussi est une colonie, puisqu’un agrégat de seigneuries unifiées par un dominant plus puissant ou convaincant que ses vassaux.

Coïncidence, le lendemain je lisais le numéro d’août 2019 du Monde Diplomatique : Dans les Balkans, les frontières bougent, les logiques ethniques demeurent.

Dès la fin du XIXe siècle, des agents parcouraient les villages pour s’attacher des fidélités, implanter des écoles et stipendier les popes qui prêchaient des identités encore mal établies.
Au sein d’une même famille, on trouve souvent, sur deux ou trois générations, des allégeances à ces nationalistes, prouvant que l’identité n’est pas une donnée immanente[1], mais une construction déterminée par des contextes pouvant fluctuer.

Et de trouver plus loin un autre écho :

C’est le mouvement même de formation d’États se voulant nationaux qui a créé des minorités nationales… ainsi des revendications irrédentistes[2].

La fin justifie les moyens… et la manière de le raconter. Ça tombe bien, j’avais envie de reprendre la lecture de Qu’est-ce que l’approche narrative ? d’Alice Morgan.


  1. (…) un principe dont non seulement l’activité n’est pas séparable de ce sur quoi il agit, mais qui le constitue de manière interne. ↩︎

  2. L’irrédentisme est une doctrine politique énoncée en 1870 en Italie qui revendiquait l’annexion de l’ensemble des territoires de langues italiques. ↩︎