☕️ Journal : Défaite

En lisant la troisième partie du livre la promesse de l’aube de Romain Gary, je m’interroge sur le sens du mot défaite.

Malgré les évidences, malgré la progression de l’armée nazie, la vie à la base aérienne se poursuit, “comme d’habitude”. On va s’en sortir, on s’en sort toujours au dernier moment.

Qu’est-ce que vivaient les personnes sur qui la vague s’est écrasée ?
Comment envisageaient-elles les lendemains ?
Comment le reflux a-t-il pris corps ?

Les pensées reviennent en 2023 : doit-on considérer la défaite climatique ? Sonner (les) retraite(s) ? Doit-on déclarer une défaite morale, celle où on dévore la planète, au profit d’une frange de marginaux fortunés, et de salarié‧es/précarisé‧es rémunéré‧es ?

Je n’ai pas envie de me battre pour gagner. Je n’ai pas envie de gagner. Je n’ai pas envie d’être tabassé, cogné, dérouté, déplacé, humilié, fiché, brûlé ; que d’autres soient tabassé‧es, cogné‧es, dérouté‧es, déplacé‧e, humilié‧es, fiché‧es, brûlé‧es pour dire “on a gagné”. C’est déjà une défaite d’avoir eu à s’affronter, d’avoir eu à hausser le ton pour dire “là, tu me/nous fais mal”.

Tout ça pour du “toujours plus”, du “quoiqu’il en coûte”, du “premier de cordée”.